La pandémie a annulé des événements dans le monde entier. Les Jeux olympiques de Tokyo, reportés de 2020 à cette année, risquent toujours de ne pas avoir lieu. Mais le plus grand festival de musique pop au monde a pu se tenir, signe d’un retour à la normale. Du moins, à l’extérieur.

L’Eurovision en temps de Covid

Prévue en mai 2020, la 65e édition de l’Eurovision était pratiquement prête lorsque l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a décrété la nouvelle pandémie de coronavirus. Mais les organisateurs du festival n’avaient pas le choix. Au cours de ces premiers mois, nous savions encore peu de choses sur le Covid-19, et le vaccin n’était pas pour d’actualité.

Ce samedi 22 mai, l’événement a conclu son édition 2021 dans la même ville où il aurait dû avoir lieu en 2020 -Rotterdam, aux Pays-Bas- avec plusieurs des artistes qui auraient dû concourir l’année dernière et la pompe habituelle. Ou presque.

Dans la gigantesque arène d’Ahoy, la foule était dense et démasquée dans les gradins. Mais il n’y avait pas foule devant la scène : pour la première fois, la « green room », le salon où les artistes en compétition sont installés sur d’immenses canapés, y a été installée, peut-être pour assurer un minimum de distanciation sociale. Heureusement, tout le monde a été vacciné ou, au moins, testé.

Ce qu’il faut retenir de l’Eurovision 2021

eurovision 2021

L’une des présentatrices était déjà une nouvelle ici : la vlogueuse maquilleuse Nikkie de Jager, qui a révélé en 2020 être transsexuelle. Elle était la plus débrouillarde des quatre et, de loin, aussi la plus grande.

Mais passons aux choses sérieuses : la musique. Ceux qui regardent l’Eurovision en espérant des perles comme « Amar pelos Dois », la belle ballade avec laquelle le Portugal a remporté le festival 2017 seront cruellement déçus.

Ce qui prédomine, ce sont les numéros de musique de danse générique, avec des paroles en anglais grossier et des refrains accrocheurs. Très peu de pays chantent dans leur propre langue. Certains externalisent même leurs apparitions : La Moldavie et l’Azerbaïdjan, par exemple, ont commandé leurs chansons concurrentes à des équipes de producteurs et d’auteurs-compositeurs suédois spécialisés dans les tubes préfabriqués. Rien dans le règlement ne l’interdit.

Pourtant, l’un ou l’autre peut être intéressant ou au moins divertissant.

Parmi les points forts de cette année figurait la chanson « Voilà » de la France, défendu par la nouvelle venue Barbara Pravi, qui nous fait penser à Edith Piaf.

« 10 Years », du groupe islandais Daði og Gagnamagnið, avait une chorégraphie si ridicule qu’elle semblait être une réponse ironique au film Netflix « Eurovision Song Festival », qui se moquait de la froide île nordique. Le seul morceau vraiment innovant était « Shum » du groupe Go_A, un mélange audacieux de chant folklorique ukrainien et de rythmes électroniques.

Cependant, même les pires chansons bénéficient d’une mise en scène spectaculaire, avec les dernières technologies. Videomapping, écrans LED, effets de fumée et de feu, tout est à couper le souffle. Ce n’est pas pour rien que le festival s’appelle EuroVISION.

Un autre aspect positif est la diversité. Qui aurait pensé que des pays aussi blancs que la République tchèque, la Suède, la Hollande ou Israël seraient représentés par des artistes noirs ? Sans parler de la fermeture explicite du groupe Roop, originaire de Lituanie, ou du chanteur Gjon’s Tears, originaire de Suisse, qui ressemblait à une version efféminée de k. d. lang.

Le classement de l’Eurovision 2021

L’annonce du résultat a été électrisante. Depuis quelques années, les points attribués par les jurys des pays en compétition sont annoncés en premier, et ce n’est qu’ensuite que les votes du public sont ajoutés. Cette fois, la Suisse et la France ont pris l’avantage, avant d’être piétinées par l’Italie dans le décompte final. Et le Royaume-Uni, le pauvre, a subi l’humiliation de recevoir un total de zéro point de la part des jurys nationaux et du public.

  • 1ère place : « Zitti e Buoni » de Måneskin (Italie) – 524 points
  • 2e place : « Voilà » de Barbara Pravi (France) – 499 points
  • 3ème place : « Tout l’Univers » de Gjon’s Tears (Suisse) – 432 points

Les deux demi-finales et la grande finale de l’Eurovision 2021 peuvent être vues en intégralité sur YouTube sur la chaîne du Concours Eurovision de la chanson.

Le gagnant de l’Eurovision 2021

« Zitti e Buoni » du groupe Måneskin a confirmé les prédictions des bookmakers, qui le désignaient comme grand champion. La chanson, qui avait déjà remporté le traditionnel festival de Sanremo en février dernier, n’a rien de mémorable. Mais c’est un regain d’énergie dans une année qui a été particulièrement difficile.

Avec 25 points d’écarts, la France a touché du doigt la coupe …

Le groupe vainqueur dans la tourmente

Toutefois, le groupe Måneskin a suscité une vive polémique, non pas à cause de leur victoire, mais à cause de l’attitude du chanteur du groupe.

En effet, un passage filmant en direct le chanteur en train de renifler quelque chose sur la table et un des membres du groupe lui donnant un coup de coude pour l’alerter de la caméra, sème le doute … Ce dernier a démenti la rumeur de drogue.

Si la rumeur s’avère fondée, le groupe italien perdra-t’il son titre ? La France classée 2ème sera alors désignée vainqueur ? De nombreuses interrogations sans réponses pour l’instant !

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